Denver, Colorado – Le Subaru Solterra s’apprête à inscrire son nom dans le livre des records de l’histoire automobile canadienne. Non, ce n’est pas en raison d’une caractéristique propre à sa fiche technique ou d’un autre détail du genre. C’est plutôt qu’il va devenir un des rares modèles, peut-être le seul, à avoir été lancé pour une année donnée, annulé la suivante avant de revenir lors de la troisième.
En effet, les consommateurs canadiens ont eu droit à un Solterra 2024, mais pas à un modèle 2025, faute d’intérêt… et parce que le modèle était porteur de défauts nuisibles à son succès, disons.
Ce qui explique ce retour pour 2026 est plutôt simple. Toyota a décidé d’apporter des corrections importantes à son modèle bZ, dont le Solterra est essentiellement un clone. L’occasion était donc parfaite pour relancer ce produit après une courte absence.
Nous nous sommes déplacés à Denver, au Colorado, pour faire l’essai de cette version améliorée.
Subaru Solterra 2026 : quoi de neuf ?
Outre quelques ajustements apportés à la robe du modèle, c’est la quincaillerie électrique qui a été revue. On a grossi la batterie, amélioré l’autonomie, mais surtout, ajouté quantité de fonctions qui vont faciliter le quotidien des propriétaires, notamment avec la recharge. On y revient.
À bord, les retouches sont mineures et visent une fois de plus à améliorer l’expérience et le quotidien des occupants.
Au menu, trois solutions, soit un modèle de base, qui peut être agrémenté de deux groupes d’options, soit Luxe et Technologie.
Vor aussi :
Design du Subaru Solterra 2026
Vous n’aurez pas de difficultés à reconnaître le Solterra, car les changements apportés sont mineurs. Ils touchent la partie avant principalement, avec une grille retouchée qui nous fait voir le logo placé un peu plus haut (et éclairé) ainsi que des phares et phares de jour redessinés. Notez que la signature lumineuse que réservent les nouveaux blocs sera la même sur les autres modèles électriques de la marque. C’est un peu simplet comme approche.
Avec certains modèles, on a droit à des passages d’ailes noirs et ce n’est pas très réussi à l’avant ; l’approche à une couleur plaît davantage à l’œil. Cela dit, certaines combinaisons de couleurs proposent un toit contrastant et là, l’effet est concluant.
Concernant les couleurs, modérez vos attentes, car la palette est triste. Le blanc, le noir, le gris, etc. La seule teinte intéressante est un gris pâle qui tire sur le bleu, quelque chose de différent. On nous expliquait chez Subaru qu’on avait peu de choix par rapport à ce que Toyota propose avec son bZ, puisque les modèles sont assemblés ensemble sur la même chaîne de montage. Tristement, certains coloris présents avec le bZ (comme le rouge) ne sont pas de la proposition chez Subaru. La petite firme japonaise a eu droit à une teinte unique, le gris cité plus haut (Mist Gray).
Enfin, de nouvelles jantes de 18 ou de 20 pouces viennent compléter l’ensemble de changements esthétiques.
Intérieur
À bord, ce qui aurait eu besoin d’être revu ne l’a pas été du côté de Toyota, donc pas plus du côté de Subaru. On fait ici référence à cet écran d’informations devant le conducteur. Il est placé en retrait et plus près du parebrise, sa visibilité peut se trouver entravée selon la position du volant… et le gabarit du conducteur. Ça va forcer certains propriétaires à revoir leur position de conduite… Pas la meilleure idée au monde.
Au centre de la console centrale, un nouvel écran de 14 pouces, le même que vous retrouvez à bord des produits Toyota, avec le système multimédia du géant japonais. Je n’ai jamais cru que j’écrirais une telle chose, mais j’aurais préféré retrouver le système de Subaru. Il est imparfait, mais celui de Toyota finit par donner des boutons avec des menus qui sont tout, sauf intuitifs.
Misère.
Sous cet écran, un changement qui devient tranquillement la norme, soit la présence de deux chargeurs sans fil pour téléphones cellulaires. Un espace de rangement est situé en dessous, avec prises USB-C. Sous l’accoudoir, un petit espace est aussi présent, mais c’est plutôt limité.
Pour ce qui est de la position de conduite, c’est moyen. En vérité, ça manque d’ajustements, tant pour l’assise que pour la hauteur. Si vous aimez être assis plus bas, vous serez déçu. On se trouve une position de conduite acceptable, mais pas optimale. La présentation est dominée par le noir. Avec le groupe Technologie, on a une combinaison noire/bleue.
Notez que pour certains, ce sera peut-être parfait. Tout dépend des préférences parfois, mais disons qu’on a déjà vu des places offrant plus de flexibilité. Le confort est décent, cela dit.
À l’arrière, ça demeure généreux avec beaucoup de dégagement pour les jambes et ce plancher plat qui offre tellement d’aisance.
Motorisation du Subaru Solterra 2026
Les changements sont plus nombreux ici. D’abord, il y a cette batterie qui voit sa taille passer de 72,8 kWh à 77,0 kWh. Surtout, la puissance fait un bond important de 57 % (vérifier) pour passer à 338 chevaux, ce qui transforme l’expérience derrière le volant. Même si le Solterra 2024 offrait des accélérations correctes, dans l’univers du tout électrique, ça demeurait une tortue.
L’autre gain, il est en matière d’autonomie. Subaru estime le tout à quelque 450 km, mais en fait, c’est que ça varie selon la taille des pneus. On nous a communiqué les chiffres de 462 km et de 442 km, avec les jantes de 18 et de 20 pouces, dans l’ordre. Qu’importe, c’est beaucoup mieux que les 359 km de l’ancienne version. En gros, on gagne 25 %.
Mais ce n’est pas tout. La recharge a fait l’objet d’une attention particulière, surtout grâce à une meilleure gestion de la température pour les recharges lorsque la température est basse. Mieux, avec un système de préconditionnement de la batterie, les temps de recharge sont réduits. Subaru promet une efficacité accrue de 30 %.
Notez aussi la présence d’un port de recharge NACS (North American Charging Standard), pour la compatibilité avec les bornes de Tesla.
Pour faire passer le niveau d’énergie de la batterie de 10 % à 80 %, on peut maintenant compter 30 minutes. À la maison, la capacité du chargeur embarqué passe de 7 kW à 11 kW.
Conduite du Subaru Solterra 2026
L’expérience au volant est concluante avec le Solterra 2026, à condition d’avoir des attentes modestes. La puissance est là et amplement suffisante, soyons clairs. Ce sont les sensations qui sont neutres, comme avec la très grande majorité des véhicules électriques. L’efficacité a un prix.
La douceur de roulement est excellente, la tenue de cap l’est également. La direction demeure légère, fruit d’une surassistance évidente, mais on s’y fait. Le freinage demande une période d’adaptation en raison de ses fonctions régénératives. Quatre niveaux sont offerts, dont un qui est très agressif ; à éviter avec des passagers que vous rendrez malades à tout coup.
Évidemment, parce qu’on est chez Subaru, on a tenu à nous faire emprunter des sentiers non asphaltés, en plus de nous proposer un petit circuit hors route pour nous faire redécouvrir les capacités du système X-Mode de Subaru.
Efficace, bien sûr, mais bien franchement, ce n’est pas la vocation de ce modèle. Si votre chalet exige un parcours sur des chemins de gravier, le modèle va s’acquitter de sa tâche… comme le ferait une BMW de Série 3, croisée sur un des sentiers hors route empruntés. Voyez le topo.
Pour être bien francs et clairs, disons que si vous recherchez un VUS électrique, le Solterra 2026 va mieux répondre à vos attentes. Cela dit, certains de ses concurrents pourraient vous séduire davantage. Prenez le temps de bien magasiner.
Subaru Solterra 2026 – prix canadiens
Les prix du modèle seront annoncés ultérieurement, plus près de sa date d’arrivée en concession, soit vers la fin de l’année. Subaru nous a mentionné que la facture sera sensiblement la même. La compagnie attend de toute évidence le retour des incitatifs au niveau fédéral avant de fixer le prix final.
Notez que le modèle est construit au Japon, pour ceux qui pourraient s’inquiéter de la question des tarifs.
Le mot de la fin
Le Solterra est grandement amélioré, c’est une évidence. Son défi sera double, cette fois. Il devra non seulement se démarquer vis-à-vis de son clone chez Toyota, mais aussi face à une rivalité interne avec les deux nouveaux produits attendus que sont les VUS Trailseeker et Uncharted.
Pour séduire son acheteur, Subaru mise sur la loyauté de sa clientèle déjà existante, surtout que cette dernière peut profiter de taux d’intérêt plus avantageux si elle est déjà cliente de l’entreprise. Les taux, chez Toyota, on le sait, sont généralement très élevés.
Il reste à voir comment le modèle va rivaliser à l’intérieur de la famille Subaru.
Beaucoup de questions demeurent sans réponse à ce chapitre.
Contenu original de auto123.