On le sait, tous les tournages de fiction au Québec ont été arrêtés. Plusieurs productions espèrent toujours pouvoir redémarrer dès l'été pour une diffusion à l'automne, mais plus les semaines avancent, plus cette option semble surréaliste dans le contexte sanitaire actuel. Comment faire pour respecter la distanciation sociale en tournant une scène de combat ou d'amour? C'est là la question que tous les artistes et artisans, qui sont environ 48 000 dans la province, se posent, tandis que le public a bien hâte de savoir si ses séries préférées seront de retour comme prévu.
S'il y a bien un tournage interrompu qui a déçu les téléspectateurs, c'est celui de District 31, puisque la quotidienne a dû écourter sa quatrième saison de huit épisodes. Les fans de la série policière avaient cependant pu se consoler en se faisant assurer qu'ils les verraient à l'automne, en quatre épisodes d'une heure, juste avant le début de la cinquième saison. Mais ce n'est plus aussi certain que ce l'était le mois dernier...
« Les séries télé, oubliez ça. Je vous le dis, moi, j'étais super optimiste au mois d'avril [...]. Là, je ne pense pas qu'on va tourner avant un an. Je ne pense pas qu'on va tourner avant d'avoir un médicament »
Par contre, la directrice générale de la Télévision de Radio-Canada, Dany Meloul, s'est montrée plus confiante : « Je pense que peut-être qu'elle [Fabienne Larouche] vous signalait le pire scénario possible. Nous, on pense qu'il y a d'autres choses qui peuvent arriver bien avant ça. »
Dans ce même reportage, la comédienne et présidente de l'Union des artistes, Sophie Prégent, a proposé quelques solutions pour adapter les plateaux de tournage de nouveautés : « Pour les interprètes, jamais ça ne sera possible de se protéger. Ce qui pourrait être possible, en fait, c'est qu'on crée un concept de dramatique dans le régime de la COVID-19. [...] Pensez par exemple à des couples qui existent dans la vie et les faire jouer ensemble. »
Aux États-Unis, une solution est envisagée par quelques grandes productions. Il s'agit d'isoler tous les artistes et artisans ensemble durant toute la période du tournage. Fabienne Larouche indique cependant que ce n'est pas imaginable de faire ça pour District 31 : « On n'a pas les moyens d'amener tout le monde à l'hôtel et de payer pour eux autres pendant 150 jours de tournage. »
Tout de même, l'espoir de trouver une nouvelle façon de faire demeure, même si les tournages risquent d'être plus longs.