Le temps des vacances passe tellement vite qu’on veut tout faire pour en profiter au maximum et, parfois, on retourne à l’école ou au boulot aussi épuisé qu’avant, avec l’amère réalisation qu’on est pris dans un engrenage et qu’on passe peut-être à côté de quelque chose.
Certains décident alors de tout lâcher, de se réorienter et de repartir en neuf, cherchant du même coup la preuve qu’ils valent plus que ce qu’ils sont actuellement. Une solution moins radicale, c’est de prendre une année sabbatique. Mais est-ce une bonne ou une mauvaise idée?
On sait bien qu’on ne vit qu’une seule fois et tout le monde nous répète qu’on ne doit pas hésiter à aller au bout de ses rêves, que ce soit en voyageant aux quatre coins de la planète ou en relevant de nouveaux défis.
Après le secondaire, une année sabbatique est peut-être l’occasion de t’inspirer et de mieux trouver ta voie… au lieu d’essayer trois ou quatre programmes différents sans les finir! D’ailleurs, le journaliste américain Jeffrey Selingo, auteur du livre « There is a Life After College », nous apprend que les jeunes qui prennent une année de pause sont statistiquement plus investis dans leurs études par la suite et que même la prestigieuse Université Harvard encourage maintenant ses étudiants à en faire l'expérience.
Avant d’entrer sur le marché du travail, une année sabbatique va te donner une liberté que tu risques fort de ne plus jamais connaître par la suite – comme pour essayer la #vanlife, tiens! Ou bien quand tu te trouves déjà en situation d’emploi, tu peux vouloir tout arrêter pour te poser les vraies questions (et tenter d’y répondre), retourner aux études et développer de nouvelles compétences ou encore avoir un avant-goût de la retraite.
Quand c’est bien planifié, tout est possible!
Évidemment, l’impact financier n’est pas à prendre à la légère. Comme on dit, il faut se donner les moyens de ses ambitions. Prendre un tel congé sur un coup de tête n’est vraiment pas la chose à faire; il faut se préparer et économiser à l’avance en faisant un plan d’épargne détaillé. Si tu as la chance d’habiter encore chez tes parents, c’est génial. Sinon, il faudra t’habituer à te débrouiller avec un sérieux manque à gagner.
Remarque, tous les congés sabbatiques ne sont pas des « sans solde ». Par exemple, tu peux te trouver de petits boulots à temps partiel qui t’assureront un fond de roulement. De plus, certains employeurs offrent ce qu’on appelle un congé à traitement différé, qui consiste à amputer une partie du salaire pendant une période d’emploi donnée pour continuer à être payé pendant le congé.
Si le financement est l’étape la plus importante du projet d’année sabbatique, le contrôle du budget en cours de route arrive juste derrière. Attention aux dépenses et au surendettement : rien de pire qu’une marge de crédit hyper gonflée pour transformer ton rêve en cauchemar une fois revenu « à la réalité ». Ça signifie peut-être repousser l’achat d’une voiture, de nouveaux meubles, de billets de spectacle, du dernier iPhone, etc.
Enfin, tu dois réfléchir à un plan B (et C) pour ton retour d’année sabbatique. Que faire si le programme d’études que tu avais envisagé n’existe plus ou ne te convient plus? Vers quoi te tourneras-tu si jamais ton employeur ne te redonne pas ton poste?
Un mot de sagesse pour terminer : il ne faut pas croire que prendre une année sabbatique est une faiblesse ou un échec. C’est plutôt être sincère avec soi-même et se donner une grosse chance d’être plus heureux dans la vie. Vu de cet angle, on peut parler d’un investissement pour l'avenir!