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Karl Tremblay (1976-2023)

La voix des Cowboys Fringants aura porté jusqu’en Europe

La voix des Cowboys Fringants aura porté jusqu’en Europe
Karl Tremblay, des Cowboys Fringants / Facebook, Les Cowboys Fringants.
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À perte de vue, tout le monde est debout et hurle à l’unisson la mélodie des Étoiles filantes, pendant que sur scène, Karl Tremblay, micro haut levé, dirige cette chorale humaine.

Centre Bell, à Montréal? Festival d’été, à Québec? Non. Nous sommes à Paris, dans l’Accor Arena – anciennement Paris-Bercy -, le 19 février 2022, quand le monde entier n’est pas encore complètement sorti de la pandémie.

Remarquez, les images filmées lors de ce concert incendiaire ce soir-là auraient pu être prises n’importe où tellement les Cowboys Fringants provoquent la frénésie peu importe où ils passent. Mais si les Québécois ont pu durant plus d’un quart de siècle mesurer l’impact de ce groupe qui a été la voix d’une ou de deux générations, dites-vous bien que c’était la même chose en Europe francophone.

Où se situent les Cowboys Fringants dans l’histoire de la musique au Québec? Hors de question de débattre de cette question de façon émotive, au lendemain du décès des suites du cancer de Karl Tremblay, 47 ans, formidable chanteur et admirable être humain.

Rayonner en Europe

En revanche, il est impossible pour ceux qui ont eu le privilège de voir les Cowboys Fringants outre-mer de ne pas souligner que la bande de pure-laine du Québec aura réussi ce qu’aucun groupe de chez nous n’aura jamais réussi à faire là-bas: rayonner partout en Europe francophone.

Depuis leur premier concert en France, à L’Élysée Montmartre, en 2004, les Cowboys Fringants n’ont cessé de voir leur nombre d’admirateurs européens croître, au départ, en partie par le coup de pouce et le bouche à oreille de leur fan club français, Les Cousins Fringants.

Et depuis cette percée, le phénomène des Cowboys a pris une ampleur jamais vue en Europe pour un groupe du Québec. Lors de leurs dernières tournées, le groupe enchaînait des Zénith (salles de 5000 à 6000 places) dans des dizaines de villes de France et fourguait 10 000 spectateurs dans le «Centre Bell» de Paris. Les Cowboys ont des légions d'admirateurs en France, en Suisse et en Belgique.

Comment expliquer ce succès? Après tout, Karl Tremblay ne chantait-il pas avec un accent québécois? Et combien de fois avons-nous entendu les Français nous dire: «On ne comprend rien avec votre accent…»

Aucune barrière

Pour Karl, cette «barrière» linguistique n’en a jamais été une. En fait, elle n’a jamais existée. Ni pour les Français et autres européens francophones qui ont découvert les Cowboys Fringants au début des années 2000.

Avec sa voix puissante, sa diction nette et son charisme, le chanteur rassemblait tout le monde avec une phrase percutante ou un refrain fédérateur, peu importe le sujet de la chanson (politique, sociale, loufoque).

Et dans les chansons les plus personnelles (Toune d’automne, Mon chum Rémi, Sur mon épaule), la voix de Karl avait quelque chose d’aussi universel que le thème de L’Amérique pleure. Peu de chanteurs peuvent à la fois s’adresser au peuple, à un voisin, ou à un membre de sa famille avec une telle ferveur, une telle sensibilité.

Il n’était pas seul, certes. Il ne faut jamais minimiser la cohésion et la complémentarité qui l’unissait à sa conjointe Marie-Annick Lépine, son pote de jeunesse Jean-François Pauzé, à Jérôme Dupras et à Dominique Lebeau, dans ce dernier cas, lors de la première décennie du groupe.

Le délire à L'Olympia

J’ai eu le plaisir de voir les Cowboys Fringants une première fois en Europe en 2012, lors d’une série de concerts à L’Olympia, à Paris. C’était démentiel! En fait, c’était comme lors des premiers grands concerts des Cowboys période Motel Capri et Break Syndical chez nous, notamment durant la série de virées dans cinq salles différentes de Montréal en décembre 2002 et le premier Centre Bell, en décembre 2003. Même énergie, même fougue, même frénésie, même passion en décalage de quelques années.

J’avais demandé à l'époque à Bruno Cadoret, l’un des fondateurs du fan-club Les Cousins fringants, de me parler de la réaction des Cowboys lors de leurs premiers concerts en France durant la décennie 2000. Il avait répondu ceci.

«(Les Cowboys) appréciaient que des Français pouvaient autant accrocher à leurs textes, à la culture québécoise populaire et qu’ils connaissent par cœur les tounes.»

Et les tounes, elles ont fait leur chemin outre-Atlantique grâce à la voix de celui qui leur donnait une couche supplémentaire de vécu sur scène. 

Aujourd’hui le Québec est en berne et toute l’Amérique pleure. Mais croyez-moi, l’Europe francophone pleure aussi…

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