À peu près tout le monde a joué à des jeux vidéo durant son enfance et plusieurs continuent à le faire une fois adultes, même qu’ils y consacrent encore plus de temps. Mais quand on devient parents, ironiquement, on semble hésiter à ce que nos enfants suivent notre exemple. On s’interroge sur les bienfaits des jeux vidéo et les limites à imposer.
Nous avons donc mené une enquête et consulté différentes sources pour trouver les meilleures réponses à vos questions. Trois, deux, un, c’est parti!
Les jeux vidéo, ça donne quoi?
De façon générale, les jeux vidéo apprennent aux jeunes à gagner et à perdre, à créer et à persévérer. Ils peuvent augmenter l’estime de soi, émerveiller, inspirer, socialiser, divertir et faire rire. Certains y voient une façon de découvrir de nouveaux univers et de développer l’imagination. C’est bon également pour la mémoire, les réflexes et la coordination main-œil. D’autres avancent au contraire que les jeux vidéo, avec leur action rapide, incitent plus à réagir qu’à réfléchir et contribuent à diminuer la capacité d’attention de l’enfant. Bref, il y a toujours deux côtés à une médaille.
À partir de quel âge sont-ils conseillés aux enfants?
L’Académie américaine de pédiatrie (AAP) ne recommande aucun écran – télé, tablette, téléphone ou ordinateur – avant l’âge de 18 mois. La pédopsychologue Jane Healy, lors d’une conférence au CES à Las Vegas, a dit pour sa part que les enfants ne devraient pas toucher aux jeux vidéo avant sept ans pour permettre à leur cerveau de se développer normalement.
Une leçon que donnent plusieurs experts, c’est de faire découvrir à l’enfant toutes les autres formes de jeu et de divertissement qui existent avant de l’initier au monde électronique. Ainsi, il aura développé ses apprentissages et élargi ses intérêts.
Combien de temps les jeunes devraient-ils jouer?
Toujours selon l’AAP, l’exposition aux écrans devrait être d’une heure par jour jusqu’à l’âge de cinq ans. Ensuite, le consensus est de deux heures par jour jusqu’à 11 ans. La période quotidienne d’activité physique et de temps en famille devrait être aussi longue, sinon plus. Et parce que la luminosité des écrans tient le cerveau éveillé et affecte la mélatonine qui régule le sommeil, mieux vaut éviter les séances avant le coucher.
Par ailleurs, les jeunes à qui l’on donne une durée limite avant le début du jeu négocient moins et décrochent plus facilement. Soyez bon joueur vous aussi en avertissant cinq minutes avant la fin pour qu’ils aient le temps de terminer leur action et de sauvegarder leur progression. Une minuterie de cuisine peut aider. Notez que les cas de dépendance aux jeux vidéo chez les moins de 12 ans sont rares.
Quelles sont les normes et les restrictions à prendre en compte?
D’abord, il faut parler du système de classification ESRB (Entertainment Software Rating Board), qui estime à quel âge conviennent les jeux vidéo et l’indique par des symboles :
- eC : Jeunes enfants
- E : Enfants et adultes (peut comporter quelques éléments de violence animée, fictive ou légère et/ou l'usage occasionnel d'un langage grossier)
- E10+ : Enfants et adultes 10 ans et plus (peut comporter un plus haut degré de violence animée, fictive ou légère, de langage grossier et/ou quelques scènes suggestives)
- T : Adolescents (convient généralement aux enfants de 13 ans et plus)
- M : Mature (convient aux personnes de 17 ans et plus)
- Ao : Adultes seulement (convient aux adultes de 18 ans et plus).
Ensuite, il y a la question du contrôle parental. Toutes les consoles (Xbox One, PS4, Nintendo Switch) offrent un tel système. Idem pour les ordinateurs, tablettes et cellulaires. Servez-vous-en! Finalement, installez la télévision et la console à un endroit plus central, de sorte que votre enfant n’ira pas s’isoler dans sa chambre et vous pourrez surveiller ce à quoi il joue en même temps.
Quels jeux sont les plus appropriés?
Une fois qu’on respecte les recommandations d’âge, on peut choisir le type de jeux en fonction des intérêts de l’enfant (apprentissage, aventure, stratégie, simulation). Ceux qui encouragent la création sont d’excellents choix, par exemple Minecraft, LittleBigPlanet, Lego Worlds ou Super Mario Maker.
Une solution intéressante, c’est de trouver des interprétations modernes de jeux classiques comme Mario Kart ou Legend of Zelda, qui vous feront sentir nostalgiques et vous donneront envie de jouer avec votre enfant. Il existe aussi des alternatives « enfants » à des jeux adultes : Lego City Undercover remplace bien Grand Theft Auto et Splatoon fait de même avec Doom.
Que faire pour éviter les jeux violents?
Éduquer notre enfant, c’est déjà une tâche colossale, alors on ne veut pas avoir à être responsable des autres également. Il va jouer chez un ami? Plutôt que d’arriver comme la police à sa maison, avec un mandat de perquisition pour des jeux violents, discutez avec ses parents du niveau de maturité de votre enfant, de l’influence qu’il peut subir à son âge et de la pertinence de voir un gars se faire tirer dessus jusqu’à exploser.
Cela dit, chez vous ou ailleurs, vous devriez sensibiliser votre jeune à la réalité de la violence dans les jeux vidéo… tout en gardant à l’esprit qu’aucune étude n’a démontré clairement un lien de cause à effet avec des comportements violents dans la vraie vie.